- ÉVHÉMÉRISME
- ÉVHÉMÉRISMEÉVHÉMÉRISMEDérivé du nom d’Évhémère, écrivain grec du \ÉVHÉMÉRISME IIIe siècle, l’évhémérisme désigne non une école déterminée, mais une tendance de certains historiens des religions (surtout au XVIIIe et au XIXe s.) à expliquer la genèse des mythes et des figures divines par la déformation légendaire que des faits historiques auraient subie au cours des âges ou par l’instauration d’un culte s’adressant à des ancêtres ou des héros qui auraient réellement existé dans un passé reculé.Évhémère est l’auteur d’une Histoire sacrée (Hiera Anagraphè ), roman utopique, malheureusement perdu dans sa plus grande partie, dans lequel il raconte un voyage dans trois îles paradisiaques de l’océan Indien. Il y décrit les conditions de vie idylliques qui règnent dans ces lieux, mais surtout la découverte qu’il y fait d’une colonne d’or sur laquelle, selon l’usage antique, les hauts faits des rois Ouranos, Kronos et Zeus sont narrés. Il apparaît ainsi que ces dieux suprêmes du panthéon grec ont été des rois qui ont vécu à une époque préhistorique et ont été honorés comme dieux après leur mort, à cause de leurs bienfaits et de leurs inventions civilisatrices.On peut se demander quelles étaient les vraies intentions d’Évhémère. Voulait-il, tout en gardant une religion astrale, critiquer la religion anthropomorphique et appartient-il ainsi au mouvement de l’Aufklärung sophistique? S’agit-il au contraire d’une apologie (ou peut-être d’une critique) du culte des souverains qui commençait à se développer dans les monarchies hellénistiques? Quoi qu’il en soit, son roman, traduit par Ennius, devait fournir des arguments à la polémique antipaïenne des Pères de l’Église latine.• 1838; de Evhémère, philosophe grec, 300 av. J.-C.♦ Hist. Doctrine selon laquelle les dieux de la mythologie étaient des personnages humains divinisés après leur mort. Les philosophes du XVIII e siècle appliquèrent l'évhémérisme aux dogmes chrétiens.⇒ÉVHÉMÉRISME, subst. masc.PHILOS. Doctrine du philosophe Évhémère et de ses disciples sur l'origine des religions, suivant laquelle les dieux de la mythologie étaient des hommes divinisés après leur mort par les peuples se considérant comme leurs descendants. L'évhémérisme est une des manières d'interpréter la mythologie (Ac. 1932). Les philosophes du XVIIIe s. appliquèrent l'évhémérisme aux dogmes chrétiens (ROB.). La religion grecque finit par son vrai dieu : le sage. L'évhémérisme et la biographie expliquent pourquoi l'art tombe au portrait vers Alexandre (MICHELET, Journal, 1842, p. 382).Rem. Qq. dict. mentionnent un dér. évhémériste, subst. masc. et adj. Partisan de l'évhémérisme. Le monothéisme (...) est nécessairement évhémériste dans les jugements qu'il porte sur les religions mythologiques (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 1, 1887, p. 50).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1878 et 1932. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et QUILLET 1965 admettent en outre l'orth. évémérisme. Étymol. et Hist. 1838 (Ac. Compl. 1842). Dér. à l'aide du suff. -isme de Evhémère (gr.
), nom d'un philosophe gr. (IVe-IIIe s. av. J.-C.), auteur d'un roman mythologique où il proposait une nouvelle interprétation des mythes religieux. Fréq. abs. littér. :1.
évhémérisme [evemeʀism] n. m.ÉTYM. 1838; de Évhémère, philosophe grec.❖♦ Didact. (hist.). Doctrine suivant laquelle les dieux du paganisme sont des personnages humains divinisés après leur mort. || Les philosophes du XVIIIe siècle appliquèrent l'évhémérisme aux dogmes chrétiens.❖DÉR. Évhémériste.
Encyclopédie Universelle. 2012.